Le réseau Auvergne-Rhône Alpes du 25 avril 2023 : "L’adaptabilité et l’acceptabilité des territoires aux enjeux du ZAN"

publié le 28 juin 2023 (modifié le 30 juin 2023)

Le club régional PLUi - réseau régional Planif Territoires Auvergne Rhône Alpes s’est réuni dans le territoire de Clermont Auvergne Métropole (Gerzat) le 25 avril 2023. Il a abordé l’adaptabilité et l’acceptabilité des territoires dans un contexte de Zéro Artificialisation Nette : du travail d’appropriation du sujet à sa dimension pré-opérationnelle, il a été question de gouvernance et de retours d’expériences de démarches engagées.

La journée du 25 avril 2023 a donné lieu à de nombreux échanges autour d’un sujet central pour les collectivités territoriales.

L’adaptabilité et l’acceptabilité des territoires aux enjeux du ZAN. 145 personnes (élus, techniciens des EPCI et structures porteuses de SCoT, conseils départementaux et Région) ont été accueillies sur le territoire de Clermont Auvergne Métropole (Gerzat) pour échanger autour du sujet. L’objectif de la journée était multiple :
• contextualiser et identifier les enjeux relatifs à l’adaptabilité et la sobriété
• interroger les leviers et moyens pour s’approprier le sujet et en devenir acteur. De même qu’aborder l’ensemble de la chaîne de l’aménagement - du cadrage au pré-opérationnel - pour envisager des marges de manœuvre. Le tout en faisant le lien avec les modalités de gouvernance et de travail coopératif à l’échelle des territoires.
• évoquer différentes démarches engagées et expérimentations réussies favorables à la sobriété foncière.


Afin de permettre d’aborder le sujet sous différents angles, la journée s’est structurée en trois moments : un cadrage préalable autour des enjeux du ZAN, des tables-rondes inspirantes et des retours d’expérience en ateliers :
Consultez le programme détaillé de la journée pour avoir une vision globale.

Un accueil en terre clermontoise sous le signe de l’intérêt général

Dès leur arrivée, les participant·es pouvaient découvrir 2 panneaux réalisés par le réseau faisant le bilan de la situation de l’artificialisation des territoires tout en identifiant les accompagnements possibles (carte mentale). Ces documents sont à retrouver en fin d’article.

Le lancement de cette journée s’est ensuite faite à 2 voix pour fixer le cadre des présentations et des échanges.

  • Grégory BERNARD, conseiller métropolitain délégué au PLUi à Clermont Auvergne Métropole - Accueil en terre clermontoise

« On est en fin de cycle. Nous ne pouvons pas continuer à aménager nos territoires de la même façon, avec une forte dépendance au pétrole […] La sobriété nous oblige à l’imagination. On a le devoir d’inventer, de défricher de nouveaux modèles »

  • Philippe CHOPIN, préfet du Puy-de-Dôme - L’intérêt général de la mise en réseau et des retours d’expériences

De l’importance de définir le contexte et les enjeux

L’introduction a été le moyen de déterminer le cadre réflexif et les enjeux autour du ZAN. Il s’agissait également de faire un pas de côté par rapport aux approches plus classiques en interrogeant immédiatement ce que le terme adaptabilité impliquerait avant d’ouvrir le champ de vision sur les sobriétés.

  • Olivier HAMANT, directeur de recherche à l’INRAE - Adaptabilité, qu’entend-on par là ?


  • Stéphane CORDOBES, directeur général de l’Agence d’urbanisme et de développement de Clermont Métropole - La sobriété, une approche intégrée

« La question du sens, reste une question centrale. Il est compliqué de remettre en cause un modèle et un système qui vaut et dure depuis 70 ans parce que l’on imagine qu’il faut répondre à une obligation légale [...] Il est nécessaire de reconsidérer pourquoi cette politique [de sobriété] et le ZAN en particulier a été envisagée. Si on considère que le sol est une ressource finie alors on peut comprendre et avoir une meilleure perception du processus »

  • Nicolas GILLIO, directeur de projet “Aménagement et développement économique” au Cerema - Les activités productives à l’aune de la sobriété foncière


Téléchargez la présentation de Nicolas GILLIO, Les activités productives à l’aune de la sobriété foncière

Une double table ronde pour recueillir les paroles et expériences d’élu·es et praticiens

Le ZAN remet en cause plusieurs années de pratiques et d’habitudes en matière d’aménagement. Il s’agit d’apprendre un nouveau langage, de s’ouvrir à de nouvelles perspectives, de co-construire de nouvelles trajectoires. C’est tout la coopération territoriale qui s’en retrouve questionnée et redynamisée pour qu’émergent des gouvernances et actions innovantes.

  • Béatrice VESSILLER, vice-présidente à la métropole de Lyon et au SCoT de l’agglomération lyonnaise
  • Julien LAHAIE, directeur du Syndicat mixte des rives du Rhône
  • Grégory BERNARD, conseiller métropolitain à Clermont Auvergne Métropole
  • Jean-Paul CAPITAN, président de la communauté de communes du Pays entre Loire et Rhône (COPLER)
  • Jérémy MENDES, directeur de l’Etablissement Public Foncier (EPF) Auvergne


Table-ronde n°1 : comment s’approprier le sujet pour en devenir acteur ?

Extrait de l’intervention de Béatrice VESSILLER :

« La réorientation écologique des sols peut passer par la modification du PLUH en faveur des zones agricoles et favoriser les outils de pleine terre comme cela se fait sur la Métropole de Lyon. Mais ce n’est pas le maximum qui est faisable. Il est prévu de poursuivre l’analyse des sols, pour tendre sur une approche exhaustive, multicritère, concernant les futures zones à urbaniser. »

Table-ronde n°2 : du cadrage au pré-opérationnel, quelles négociations ? Où travailler ensemble et comment ?


Extrait de l’intervention de Jean-Paul CAPITAN) :

« Il n’y a pas de déconnexion sur la dynamique générale : car nous sommes obligés de penser la sobriété foncière comme un outil de sauvegarde. Il s’agit d’être artisan de l’intérêt général. Faire naître un espoir, faire démarrer un rêve sur nos territoires : passer à l’opérationnel, avec des accompagnements et une gouvernance adaptés, mobiliser les habitants et les ressources locales. Le discours sur la méthode c’est bien, mais ce sont les actes qui permettent d’embarquer  »


La conclusion des échanges en table-ronde et de la matinée a été faite par Guilhem BRUN, DDT du Puy-de-Dôme.

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Après la pause méridienne, des ateliers en petits groupes pour découvrir et échanger sur des démarches engagées et des expérimentations réussies ont été organisés. L’intérêt pour les participants de ces formats (3 présentations successives de 35 minutes) a été de pouvoir appréhender précisément des expérimentations (quelles procédures, quels résultats, quelle difficultés, etc.) et de pouvoir poser toutes leurs questions à ceux qui les ont mis en œuvre.
Les différents supports de présentation de ces expérimentations sont à télécharger en fin d’article.

Ce temps de partage a porté sur :

  • des actions innovantes, qui démontrent tout l’intérêt d’engager la reconstruction de la ville sur la ville :

* la reconversion de friches comme à Montbrison dans le Loire, par Christophe BAZILE, Maire de Montbrison et Président de Loire Forez Agglomération.


* la mise en place de résidence d’architectes dans un centre-bourg ancien à Pleaux dans le Cantal, par David PEYRAL, Maire de Pleaux et Emilie BERNARD, Directrice du CAUE du Cantal.


  • des démarches expérimentales pour identifier les potentiels existants au sein même les enveloppes urbaines :

* l’adaptabilité des solutions pour chaque besoin grâce à l’accompagnement de la start’up Villes Vivantes, par Amandine HERNANDEZ, Directrice des opérations.


* la construction d’une trajectoire ZAN pour le PLUi de Bièvre Isère Communauté dans l’Isère avec l’accompagnement de l’agence d’urbanisme de l’agglomération de Grenoble, par Martial SIMONDANT, Vice-Président de Bièvre Isère Communauté en charge de la prospective territoriale et de l’urbanisme, David BERTRAND, Directeur du pôle Habitat et aménagement du territoire, Sébastien TIXIER, Urbaniste et chargé d’études Territoires à l’Agence d’Urbanisme Région Grenobloise.


  • une méthodologie élaborée pour engager la renaturation des villes et villages, avec l’agence d’urbanisme de St Etienne Métropole - Epures - et l’établissement public foncier EPORA, par Aimeric FABRIS, Directeur général adjoint d’EPORA et Christophe RIOCREUX, Chargé d’études Environnement Agriculture d’EPURES.

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