Le séminaire du 17 décembre 2018 : "Revitalisation urbaine"

publié le 22 mars 2019 (modifié le 3 septembre 2019)

Le 8ème séminaire technique national du Club PLUi s’est tenu le 17 décembre 2018 autour du thème de la revitalisation urbaine.

Le 17 décembre 2018, le séminaire national du Club PLUi a permis de partager des stratégies locales en faveur de la revitalisation urbaine et d’explorer la manière dont 3 collectivités se sont saisies de leur PLUi pour traiter cet enjeu majeur. Deux grands témoins sont venus introduire le sujet.

Matthieu Gimat, Secrétaire scientifique de la Plateforme d’observation des projets et stratégies urbaines (POPSU) a présenté le programme de recherche-action POPSU-Territoires. Il s’inscrit dans le cadre de l’action gouvernementale en faveur de la redynamisation des petites et moyennes villes, chaînons essentiels de l’armature urbaine française. Ces villes aux aires urbaines de 3 000 à 20 000 habitants connaissent souvent des difficultés similaires en matière d’activité commerciale et économique, d’attractivité résidentielle, d’accès aux services publics, mais aussi de consommation foncière. Le programme ne faisait que démarrer, mais les dossiers de candidatures ont permis à Matthieu Gimat de témoigner des enjeux de revitalisation urbaine auxquels font face les premières collectivités bénéficiaires d’un accompagnement : Briançon, Château-Thierry, Isle-sur-la-Sorgue, Marseillan, Rive-de-Gier, ou encore Vitré.

Annabelle Boutet, cheffe du bureau de la prospective et des études du Commissariat général à l’égalité des territoires (CGET) est venue exposer les résultats de la publication « Regards croisés sur les villes moyennes », au prisme de la revitalisation urbaine. L’approche originale développée à partir de scores de fragilité croise des dimensions de dynamique démographique, d’emploi, de transport ou d’éducation.
Le séminaire s’est poursuivi avec l’approche de 3 collectivités locales – Lisieux Normandie, l’Agglomération de Maubeuge et la Ville d’Arras – qui ont chacune mobilisé à leur manière leur PLUi pour répondre à l’enjeu de revitalisation urbaine. Leurs témoignages ont permis de mettre en évidence les différentes façons de se saisir de l’écriture d’un PLUi pour traiter cet enjeu :

• En phase de diagnostic territorial (Rapport de présentation) :
Comprendre un phénomène de dévitalisation urbaine, le mettre en perspective et identifier les atouts du territoire qui pourront servir de leviers de revitalisation (complémentarités territoriales, patrimoine, opportunités foncières…).

• En phase d’écriture du projet (PADD) :
◦ S’appuyer sur l’armature territoriale pour identifier les centralités sur lesquelles concentrer les efforts de revitalisation urbaine afin d’en diffuser largement les bénéfices pour tous les usagers du territoire.
◦ Bâtir un positionnement territorial, en complémentarité des territoires voisins, pour attirer de nouveaux habitants et de nouveaux emplois en cohérence avec les atouts du territoire et sa trajectoire de développement.
◦ Identifier les composantes de l’effort de revitalisation urbaine à mener - habitat, emploi, commerce, espace public, équipements, paysage, animation urbaine - et leur bon dosage dans le temps.

• Parallèlement à l’élaboration du PLUI :
Identifier des fonciers stratégiques pour concentrer les efforts de revitalisation urbaine sur des sites qui permettront d’irradier au maximum sur le territoire.

• Mobiliser les OAP et le règlement :
Identifier et guider le développement des sites ciblés et créer les conditions pour qu’ils rayonnent afin que la revitalisation urbaine opère. 
Mélissa Lefeuvre est responsable du service planification de la Communauté d’Agglomération de Lisieux, dans laquelle les 4 PLUi ont contribué à renforcer une coopération historique et à organiser une trajectoire territoriale commune. Les 4 PLUi proposent ainsi une variété d’outils incitatifs et coercitifs pour préserver les linéaires commerciaux ou lutter contre la vacance et la dégradation du bâti.

Bruno Chaput, Directeur Adjoint du département Aménagement du territoire / Urbanisme / Mobilités de la Ville d’Arras, a mis en avant la démarche de revitalisation de la ville engagée depuis 10 ans. L’orientation donnée à la ville-centre dans le PLUi arrêté en 2018 vise l’attractivité patrimoniale, commerciale et culturelle, l’innovation et le bien-vivre, mais aussi la réussite éducative et associative montrant que la revitalisation urbaine n’est pas qu’une affaire de construction mais aussi d’accompagnement sociétaux et culturels. Parmi les mesures innovantes de ce PLUi, les reconversions du centre-ville et de ses franges sont facilitées, des secteurs « booster » à la constructibilité facilitée sont identifiés en entrée de ville, tandis que des OAP sectorielles valorisent, en plus, la mobilisation du foncier en renouvellement (dents creuses, friches).

Fabien Leclaire est Directeur Aménagement de l’Espace et Urbanisme de la Communauté d’Agglomération Maubeuge Val de Sambre, dont le cœur industriel était enclavé et en déclin. Les centralités souffraient de déprise démographique et l’attractivité territoriale était globalement en berne. Les efforts de revitalisation se sont notoirement traduits dans le PLUi par une OAP densité, avec des mesures de limitation de l’artificialisation, et le fait de cibler 900 ha de foncier en renouvellement pour les nouvelles opérations. Ils se sont notamment appuyé sur une analyse croisée sur l’âge et la durée de vacance des logements afin de limiter l’étalement urbain.
Ce séminaire exploratoire s’est clôt par le témoignage d’une agence d’urbanisme.

Carole Bogaert, directrice de l’Agence d’Urbanisme de l’Artois (AULA), est active sur un réseau de villes moyennes typiques du bassin minier du Nord-Pas-de-Calais. Afin de mieux comprendre les usages associés au phénomène protéiforme de dévitalisation urbaine et les attentes de revitalisation qui l’accompagnent, l’AULA a lancé un cycle d’animation territoriale et de prospective pendant 8 mois sur le « Commerce de Demain » et pose la question de la centralité autour de quatre fonctions essentielles : la fonction économique, la fonction d’identité, la fonction habitat, et la fonction de services.


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